Vol d’onde : de la théorie à la pratique

La saison démarre fort !

Le 3 février 2008, j’ai eu la chance de surfer l’onde pyrénéenne. Quelle région ! Quel club ! A peine un mois s’est écoulé depuis le nouvel an et déjà mon troisième vol en planeur ! Cette opportunité météorologique était l’occasion rêvée pour mettre en pratique ce que nous avions appris lors des deux « briefings onde » de fin 2007. Une bonne base théorique, de nombreux conseils et ma petite expérience pratique ont été les clés de cette aventure seul sur les Pyrénées… en onde.

Avant de vous donner plus de détails sur ce vol fabuleux, je souhaite remercier Robert.
Le temps qu’il a consacré à organiser et à animer les deux après midi du 27 octobre et 24 novembre a été très fructueux. Sans ses conseils précieux, je ne me serais pas risqué à circuiter en onde. La qualité de son enseignement et sa volonté de faire avancer les choses m’ont beaucoup fait progresser.

Mercredi 30 Janvier, à Tarbes :

On est mercredi et c’est la pause bien méritée pour le bon étudiant que je suis (J’en entends qui rigole). Je profite de ce temps libre pour consulter ma boite mail. A l’ouverture je découvre un mail de Robert :
Ca y est, j’ai le cœur qui commence à battre la chamade.

ALERTE MTO

Dimanche 3 mars :

Préparatifs :

J’arrive au terrain à 10 h. Malgré ma motivation le démarrage est plutôt froid : les planeurs sortant de leur période d’entretien hivernale, la préparation est longue.
Je commence à équiper le Pégase SH. Oxygène, batterie, GPS… Un petit coup de regonflage de la roue… Le temps passe… Ouf, ça y est la machine est prête. A mon tour de m’équiper. Surprise ! je ne rentre plus dans SH ! Mes grosses chaussures et ma combinaison faussent les réglages habituels ! Solution: enlever le dossier.
Je suis presque prêt lorsqu’on m’informe que SH ne peut pas voler car ses papiers ne sont pas à jour.
Allez hop ! déséquipage de SH pour SP puis dernière étape : sortie de SP du fond du hangar…(Derrière tous les autres planeurs).

Bilan : La préparation c’est super important ! Je regrette de ne pas avoir anticipé tout ça la veille car là-haut c’était FUMANT ! J’aurais ainsi pu profiter des conditions 3 heures de plus soit quasiment doubler mon temps et mes possibilités de vol…

Remorquage » Rock n’ Roll  » :

13h15, c’est parti ! Un grand merci à Louis qui a sacrifié sa journée de vol à voile pour nous remorquer.

Quel remorqué ! Je n’ai jamais été autant secoué, le câble n’arrête pas de se détendre, j’ai la main gauche qui fait des allers-retours entre la commande des AF et la poignée jaune (au cas où) ! Nous avons même perdu 200m au nord de Touroc… Le câble en a pris pour son grade et moi j’ai fait de l’huile !
Au vu du brassage, Louis oriente le remorqué de façon à prendre suffisamment d’altitude avant d’arriver près du relief.

Vol à voile « Compensateur secteur avant » :

Largage vertical Touroc 2500m. Les rotors sont environ 300m au dessus. Je n’ai pas d’information exacte sur la force et l’orientation du vent seul la dérive impressionnante me donne une idée. Après quelques minutes me voilà déjà en laminaire. L’accrochage est aisé, la montée est rapide Le vario fait des pointes à 7m/s. 3200m, Il est grand temps de s’occuper de l’oxygène. Une fois l’oxygène installé je suis quasiment à 4000m !

30 minutes après le largage je suis au FL 195, le pied ! De là haut j’ai une belle vue sur des conditions particulières. L’humidité était très avancée sur les Pyrénées. Les trous de foehn n’arrivaient pas à assécher et ils ne perçaient pas. Je me lance vers l’ouest en utilisant souvent le deuxième voir le troisième ressaut à cause de la couche nuageuse. Je conduis mon vol en suivant les conseils de Robert. J’évite les pièges et mon cheminement est bon. En arrivant sous le vent du pic d’Anie, je suis à 5000m. Un beau lenticulaire s’étend jusqu’au pic d’Orry. Les conditions étant vraiment bonnes j’accélère et je vais virer au bout du lenticulaire.
Sur le retour, je me guide grâce à la trace GPS de l’allée : impeccable !